Mandoul au mangeoir,  Yoh Ndo en péril ! 

Publié le par Crieur public

Le pouvoir, ce feu dévorant, consume tout sur son passage. Il se nourrit des âmes, écrase les valeurs, et transforme les traditions en une triste farce. Ainsi en va-t-il du triste sort réservé au Yoh Ndo, cette initiation sacrée du pays Sara, autrefois emblème de respect et de dignité. Jadis symbole de pureté et d'intégrité, il est devenu le papier hygiénique du pouvoir, utilisé pour essuyer les excès et les abus de ceux qui se prétendent gouvernants.

Les Ndoh, gardiens inébranlables de nos coutumes ancestrales, semblent s'être égarés dans un étrange ballet. Leurs pas, autrefois harmonieux, résonnent désormais comme une mélodie discordante. Ils dansent pour accueillir leur propre bourreau, Mahamat Kaka, président de la transition au Tchad. Face à ce spectacle, une question s'impose : est-ce là de l'inconscience pure ? Les Ndoh ont-ils oublié leur propre identité, leur rôle de gardiens du patrimoine sacré ?

Le Mandoul, cette terre fière et noble, a perdu sa valeur au fil du temps. Les fondations de sa grandeur s'effritent, minées par l'usurpation et la trahison. Zene Bada, dans sa bête sagesse , avait vu juste en qualifiant les Sara de "koï", ces personnes insignifiantes, dépourvus de toute importance dans le pays sara ou encore “Tel bôong”, cette épine dorsale brisée, le Mandoul se courbe devant le pouvoir éphémère et oublie ses propres racines.

Pourtant, il est temps de battre la consciences et de le réveiller de son sommeil . Car après le départ de Mahamat Kaka du mandoul ,  en vérité ,en vérité , je vous le dis, nous ne disposons que d'un infime laps de temps. Le Mandoul sera à nouveau frappé, meurtri, et personne n'osera ouvrir la bouche. Le silence complice de Amina Longho et ses spires se répandra tel un linceul, étouffant les plaintes et les revendications légitimes. 

 

Saluons donc le Logone Oriental, cette région qui a su préserver sa dignité et son honneur. Son boycott lors de l'arrivée de Mahamat Kaka, ce pompier pyromane, témoigne d'un sursaut de fierté et de résistance. C'est dans de tels actes que réside l'espoir de voir renaître la véritable essence du Mandoul, celle qui ne se plie pas devant les caprices du pouvoir, celle qui lutte pour la justice et l'égalité.

 

En ces temps sombres, il est crucial de se rappeler des paroles inspirantes de visionnaires tels que Thomas Sankara, Malcom X et Tupac Shakur. Le premier, héros de la révolution burkinabé, disait : "L'esprit de la révolution se nourrit de l'exemple, pas de l'opportunisme. et il ajouta ceci : L'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère ."

Le second, figure emblématique de la lutte pour les droits des Afro-Américains, affirmait : "Si vous ne vous tenez pas debout pour quelque chose, vous tomberez pour n'importe quoi." Enfin, Tupac, rappeur engagé, clamait : "Je suis un homme de vérité, même si je suis condamné à mentir par la société."

 

Ces paroles résonnent comme des échos dans notre quête de justice et de liberté. Puissions-nous nous inspirer de leur courage et de leur détermination pour défier les maux qui assaillent notre cher Mandoul. Car tant que subsistera une lueur d'espoir, il sera toujours temps de rétablir l'ordre, de restaurer l'intégrité et de redonner à notre initiation sacrée, le Yoh Ndo, la place qui lui revient de droit, loin des affres du pouvoir qui souillent notre héritage ancestral.

Nadjitoide Arnaud (Blogueur)

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